ChroniqueJerusalemLe chauffeur du taxi, (mal) négocié pour aller dîner le soir de Noël au très stylé « American Colony » situé au bord de la partie est de la ville*, évoque l’histoire de la nouvelle délimitation municipale de Jérusalem suite à la guerre des six jours en 1967 en pointant de part et d’autre de la route empruntée les cantonnements de la ligne verte longée. Sur les boulevards il y a souvent des véhicules blanc siglés « United Nation » .

De la porte de Jaffa, située du coté occidental de la vielle ville, en traversant simplement le parvis qui surplombe l’avenue constamment embouteillée, et après avoir descendu quelques marches on atterrit dans un autre monde : l’ultra moderne galerie marchande du quartier de Mamilla; dans un décor méditerranéen léché à la Dysney, des dizaines de franchises européennes (et « What else? ») et des cafés-restau lounges avec vue sur les remparts et le moulin de Montéfiore. Le quartier de Mishkenot Sha’ananim où trône le fameux moulin ressemble à un village provençal chic et on y croise les musiciens qui se rendent au conservatoire instruments à la main.

Jerusalem5

Nouveau saut spacio-temporel en débouchant dans la « nouvelle ville » typiquement méridionale où voisinent, le long de la rue de Jaffa, des îlots de populations arabes, juives et affiliées. L’artère, bordée de nombreux petits commerces moyen-orientaux croise le fameux marché Ben-Yehuda puis rejoint la grouillante gare routière surplombée par l’ébaubissant pont de corde du tramway tout neuf (les contrôleurs sont manifestement à demeure dans les rames, si bien qu’en faisant seulement 5 stations on est certain de s’y faire contrôler son billet).

Abu GoshUne quinzaine de kilomètres plus à l’ouest Abou Gosh est un village palestino-israélien ou israélo-palestinien pas lambda, une enclave singulière au pied de laquelle se love une délicieuse église romane dite « des croisés » comptant crypte et fresques byzantines aux visages gommés par une ancienne occupation musulmane.
Pendant l’office (Jérusalem vaut bien une messe !), en français, qui réunit les moines et sœurs bénédictin(e)s de l’abbaye attenante, la puissante voix du muezzin mitoyen se mêle aux vibrances des chants grégoriens amplifiés par la remarquable acoustique des lieux …de quoi se prendre pour un hôte « Des hommes et des dieux » .

*depuis plus d’un siècle, l’établissement fait office de luxueux oasis neutre, un point de chute de journalistes, diplomates, chefs d’Etat et autres personnalités des arts et des lettres.

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Few days in Jerusalem. Beyond the walls

The taxi driver, (badly) negotiated to go for dinner on Christmas Eve at the stylish « American Colony » located on the eastern part of the city *, tells the story of the new municipal delimitation of Jerusalem after the six days war in 1967, pointing on both sides of the route the cantonments which border the green line. On boulevards there are often white « United Nation » vehicles.

From the Jaffa Gate, located on the western side of the old town, just after crossing an atrium overlooking the avenue constantly blocked and after descending a few steps you landed in another world: the ultra-modern mall in the Mamilla area, in a Mediterranean setting licked as Dysneyland, dozens of European franchises (and « What else? ») and lounge café-restaurant with view on the walls and the Montefiore windmill. The neighborhood of Mishkenot Sha’ananim where stands the famous windmill resembles a chic and provencal village where cross the musicians who come to the music academy with their instruments in hand.

A new spacio-temporal jump leads into the typically southern « new town » where along Jaffa Street live side by side communities of Arabs, Jews and affiliates. The main road, lined with many small Middle Eastern shops crosses the famous Ben-Yehuda market then joined the bustling central bus station dominated by the flabbergasting rope bridge of the all new tramway line (controllers are clearly permanently in the trains, so that in only 5 stations you can be sure your ticket will be checked).

Fifteen kilometers to the west is the none lambda palestinian-israeli or israeli-palestinian village of Abu Gosh, a singular enclave at the foot of which lurks a delightful romanesque chapel called « of crusaders » and which count a crypt and byzantine frescoes with faces erased by a Muslim occupation. During the service (Jerusalem worth a mass!) delivered in French, which brings the monks and nuns of the benedictine abbey adjoining, the nearby muezzin’s voice mingles with vibrances of gregorian chants amplified by this place remarkable acoustics …something which make you beleive you are a host « Of Gods and Men » .

*for more than a century, the property is as a luxurious neutral oasis and is a point drop for journalists, diplomats, heads of state and others arts personalities.

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