Certaines routes sont taillées pour la moto et la nommée mandarine, particulièrement entre Hội An et Huế, porte entre le nord et le sud du Vietnam, est un appel aux cheveux dans le vent. Le ciel est ouvert, il fait un temps à tomber le blouson, la bécane est confortable et ronronne sans à-coups, il n’y a qu’à se laisser porter, profiter de l’air et de ses parfums, des élévations et de leurs vues aériennes, des camaïeux en toile de fond de ce Vietnam villageois, pastoral, et côtier, maritime et urbain et si symptomatique.
Il y a trop à raconter : jusqu’à Danang trop de campagnes, de rizières, de grains qui sèchent, de mémoriaux, d’écoliers en uniformes, trop de sculptures, de grottes fraîches, de sanctuaires et de pagodes invraisemblables aux abords des cinq rocheuses montagnes de marbre, trop de ponts extravagants, trop de « croisettes » modernistes le long de la mer de chine qui borde la ville presque trop citadine, sur développée, trop de poésies potentielles, de souffle coupé en parcourant le péninsule de Son Tra et sa montagne des singes surplombée par sa trop grande et virginale déesse de la miséricorde, trop de vues élargies sur la vaste baie dépliée à l’excès.
Et de Danang à Hué, juste sur 100 kilomètres, dans la montée du col des nuages, trop de virages, trop de végétation, de vertigineuses perspectives, enfin au sommet, au fortin qui marque les confins nord sud, bien trop de vendeurs de verroterie touristique, et dans la descente jusqu’à Lang Co, sa plage démesurée et son trop mignon village de pêcheurs, des horizons découpés à outrance.
Et trop ce n’est même pas assez. Il n’y a pas un mouton dans le ciel promis toujours couvert, pas un chat sur la route annoncée bondée, pas un siège au boui-boui de bord de route mais des hamacs, pas un sourire qui ne manque, …
Il y a des road trips qui relèvent de la perfection, et, bon sang que la perfection est bleue, Jacques Majorelle et Yves Klein peuvent aller se rhabiller.
se rhabiller, peut-être, mais en bleu tout de même…
C’est le propre de ces hommes là !
… J’aurai du citer une référence moderne comme Le Blue Man Group ! 🙂
Cf. http://fr.wikipedia.org/wiki/Blue_Man_Group
« Je n’ai besoin de personne en Harley… » Bon, d’accord. J’arrête.
J’ai peur en moto… Mais pour découvrir ces paysages je crois que je trouverais le courage de surmonter ça.
J’aimerais n’avoir besoin de personne tout court…
La moto c’est moins effrayant que de grimper en tête de mat (et tout aussi grisant !)