Hanoi_LacThuyKhueEn arrivant à Hanoï après avoir patrouillé 2500 kilomètres du Sud au Nord du pays, on imagine avoir tout vu du Vietnam et en fait non.

Le vieux quartier, dit des 36 rues et corporations, est le cœur sentimental de la capitale, touristique et expressif à la fois, ombragé, enchevêtré, sillonné de vendeurs de rues, agglutiné, étroit, dense, feutré, tapageur : cafés, hôtels, épiceries, marchandises traditionnelles, fouillis électriques, boutiques, « anciennes » affiches de propagande rouge proposées comme de l’art ou de la déco (!?), comme un foutoir organisé, abracadabrant, hybride, incomparable, impérissable, extrêmement remuant, jour et nuit, un petit bout de littérature sépia sur papier de riz. Tout un arrondissement sémillant à l’image de ses clichés exotiques, indigène et tourné vers l’à-propos d’excursions authentiques, lucratives.

 

Hanoi_VieuxQuartierFacadeHanoi_VendeurDeRueHanoi_PropagandaPosterShop

Mais Hanoï est une ville bien plus vaste que ce topique enchanteur. Pas de métro, un réseau de bus incompréhensible, des moto-taxis à tous les coins de rue et de la marche pendant des heures. De l’eau, des lacs partout, des parcs, les grands boulevards déserts de Ba Dinh (quartier français colonial), de grandes artères bondées, des marchés encombrés, de larges trottoirs sur lesquels dégueulent les activités des artisans et les amoncellements des bazars, des temples jaunes, des pagodes, des autels votifs, tellement de vie en abondance ou de calme respectueux. Le mausolée d’Ho Chi Minh est fermé le temps que la momie se refasse une beauté en Russie, mais Confucius trône au temple de la littérature. A la petite librairie française, à l’heure de la sortie du lycée voisin et au milieu des 4×4 d’expatriés, c’est un peu comme d’être un américain à Paris chez Shakespeare & Company , thé compris.

Hanoi_LyThaiToHanoi_PrierePagodeHanoi_-TempleDeLaLitteratureHanoi_ConfuciusTemple

« Plus tard, que je sois perdu aux quatre coins du monde
Je me retournerai vers l’horizon
Pour retrouver les rêves du passé et oublier les jours, les mois qui se fanent
En sanglots, je pense à elle, oh! Hanoï. »
(Giấc mơ hồi hương – Le rêve de retour), paroles et musique de Vũ Thành (1926-1987)