Bikaner, le temple de Karni Mata à Deshnok

Deshnok1Bikaner, abordée en soirée, ne donne pas envie de pousser plus loin la visite malgré le fort et le palais annoncés. La seule raison de l’étape est le temple de Karni Mata à Deshnok à 30km de là. A l’entrée du lieu (assez moche) on laisse ses chaussures, comme à la patinoire, contre ticket métallique et c’est donc pieds nus que s’effectue la visite… au milieu de milliers de rats gras trottinants en terrain conquis ou agglutinés autour de bassines de lait dans lesquelles les indiens vont tremper leur doigt avant de le sucer.

C’est grouillant aussi de blattes, de fientes de pigeons (le ciel est grillagé), de jeunes filles qui veulent se faire prendre en photo avec l’énergumène étranger fascinant et fasciné, et de dévots – processions, vénérations du sanctuaire de la déité, offrandes colorées et donations aux troncs (récoltées ensuite dans une immense marmite). Quand un rat blanc (particulièrement sacré et vénérable) passe par là, il génère un mouvement de foule ondulatoire extatique et pressée.

Malgré leur nouvelle enveloppe aucun de ces rat-conteurs réincarnés ne chuchote évidemment quelque histoire que ce soit : pour un occidental c’est aussi hermétique que la clef de répartition des nombres premiers.

Temple de Karni Mata à Deshnok

Pushkar

Pushkar à tout de la localité pervertie par le passage mal digéré d’une bordée de hippies -dont certains de leurs enfants spirituels (pas toujours en bon état) traînent encore leurs dreadlocks ou leurs jupes gitanes dans le coin. Une fois dépassées les innombrables boutiques de fripes, bijoux et cuir baba-cool dégoulinantes, refusées les sollicitations incessantes et déboutées les intimidations perfides aux dons qui vont avec, la petite ville plutôt calme reste quand même un lieu de vie et de pèlerinage hindou dédiée à Brahma.

Pushkar

Dans ce charivari, 400 temples un peu planqués et, autour d’un lac grand comme peut-être 5 piscines olympique, 52 ghats (photos interdites) où flottent offrandes fleuries jaunes et mauves et dans lesquels, matin et soir, vont se baigner et laver la population et les fidèles (mais à quoi?) souvent enturbannés d’orange, ceci sans compter dans les rues les cérémonies, manifestement religieuses (et/ou de mariage?), accompagnées à grand renfort de percussions et trompettes (voir de feux d’artifice la nuit), partout et à toutes heures. Tout est totalement énigmatique mais particulièrement bariolé et festif… très beatnik décidément.

Ces endroits en Inde sont censés mener à « la libération finale de l’âme individuelle du cycle des renaissances » (!?)… Après avoir fréquenté, d’affilé, deux de ces lieux  il faut surtout croire que chacun à l’âme qu’il peut …