“Iguazu” côté argentin, “Iguaçu” côté brésilien, sur les deux rives de ce même fleuve, les chutes ne sont que de l’eau,… un rideau lourd, un mur liquide, des cataractes d’eau, un déluge torrentiel, une avalanche de flots entraînés violemment et bruyamment, des trombes d’eau, diluviennes, de celles qui font croire que jamais la nature ne s’épuisera, qu’elle dispersera, comme depuis toujours, depuis 120 millions d’années, les hydrométéores sources de vies. Le débit s’abat, se fracasse et éclate en vapeurs ruisselantes, en nuées lumineuses, éclabousse le ciel, constelle l’air, scintille de milliards de perles de pluie perdues dans la brume.

Et les chutes sont fécondes d’une biodiversité plantureuse, une forêt tropicale grasse et détrempée, emplie, pleine de craquètements, pépiements, couinements : arbres géants, palmiers, fougères, lianes, orchidées, singes, iguanes, rongeurs, serpents, rapaces, insectes, papillons de toutes les couleurs, … Via des sentiers, des passerelles et des belvédères aménagés ou des navigations à contre-courant, en Argentine on avance dessus, dessous, au milieu (sur l’île San Martín), dedans, au Brésil on progresse en face, et partout on s’enfonce sous tous les éclairages, en trois dimensions, noyé, auréolé d’arcs-en-ciel, humide, moite, aux aguets. C’est comme d’être tombé des nues dans la turbine d’une lessiveuse et tout autour, ça bruisse, ça bourdonne, ça vrombit, ça mugit, ça frissonne, ça (s’)arrose… et il n’y qu’à se laisser submerger, engloutir, ramener à l’état de nature ou de mythe, caïman ou naïade, oiseau exotique ou esprit de la forêt.

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Sites web des parcs nationaux des chutes d’Iguazu:

* « (…) L’homme n’a point de port, le temps n’a point de rive ; Il coule, et nous passons ! »
Le lac – Alphonse de Lamartine