Impossible de partir en douce. Tout d’un coup, à l’approche de l’échéance du « grand » départ, les amis, les amours, les emmerdes se rappellent que ça fait longtemps qu’on ne s’est pas vu et qu’il faudrait combler cette lacune avant qu’il ne soit trop tard (!?). Les soirées se remplissent d’afterwork, d’apéros, de dîners, de ribotes, d’évocations nostalgiques des heures passées ensemble, de contritions pour celles manquées, d’aveux oubliés, de promesses distraites, de pardons définitifs.
Les nuits sont denses, c’est difficile de se quitter. On se jure que la correspondance riche et abondante qu’on déplore ne s’être jamais autorisé en temps de voisinage sera désormais magnifique à en combler la distance, qu’on inventera de nouveaux rituels protecteurs pour ravauder les qui s’éfaufilaient, que ça va être l’occasion d’on ne sait quoi mais chouette, que ce périple d’un seul embarquera tout le monde dans le même bateau.
A l’aube qui bat le rappel des servitudes privées, chacun se fausse compagnie sur des serments intenables et s’en retourne aux devoirs de sa tour d’ivoire, gai et triste à la fois, un peu mélancolique mais plus généreux de cette joyeuse fidélité éphémère.
Au tournant de ce monde, le nouvellement déserteur les regarde s’éloigner.
To say goodbye
Impossible to take a French leave. Suddenly, at the approach of the term of the « great » departure, friends, loves, hassles, remind themselves that it’s been a long time since we didn’t saw each other and that we should solve this gap before it will be too late (!?). Evenings are filled with afterwork, aperitifs, dinners, ribotes, of nostalgic evocations of hours spent together, of contrition for those missed, of forgotten confessions, of absent-minded promises, of definitive forgivenesses.
Nights are dense, it is difficult to leave each other. We swear that the rich and plentiful correspondence that we regret not having written in times of neighborhood will be from now magnificent to bridge the gap, that we shall invent new protective rites to mend those frayed, that that is going to be the opportunity of we do not know what but great, that this trip of the only one will embark everybody on the same boat.
At dawn, which beat the recall of private easements, everyone, gay and sad at the same time, sneaks away on untenable oaths and goes back to the duties of his ivory tower more large-handed of this full merry short-lived loyalty.
At the turn of this world, the recently deserter watches them going away..
Bah d’ici peu t’auras tout le temps et l’occasion de te mettre à la diète!
🙂 Pour compléter le poète (celui là), Partir c’est mourir un peu …plus !
Tu sais que c’est presque « intimidant » de laisser un commentaire chez toi tellement tu écris bien. J’aime toujours autant tes posts, je me retrouve assez dans celui-là aussi.
Par rapport à ton article précédent, tu as l’air d’avoir aimé Oslo ! Finalement as-tu trouvé la signification du poème norvégien ?
En fait la ville d’Oslo en elle-même ne m’a pas vraiment emballée, mais la mer gelée (une première pour moi) et les étendues blanche de Bygdøy oui.
Pour le haïku norvégien, le challenge est toujours ouvert … 🙂
Si si, il est tout à fait possible de partir en douce, au point d’en faire une signature personnelle… Par contre il est d’usage et plutôt agréable de dire au-revoir à la veille d’un départ.
Tous les au-revoir ne seront pas possibles c’est certain, par contre tu vas tellement de fois dire bonjour dans les prochains mois que les occasions de filer en douce ne manqueront pas…
Je laisserai quelque chose à Saïgon et Tokyo pour accueillir tes étapes 11 et 14, une marque de passage en quelque sorte, à découvrir dans quelques mois; si l’itinéraire et la vie suivent leur cours prévu.
Les usages comme les chasses au dahu n’ont jamais été mon point fort…
Je tombe par hasard sur ton blog, à force de surfer sur des blogs de voyageurs au long cours.
Je trouve le ton de ton article très juste, et je sens que je serai dans le même état d’esprit dans quelques mois (nous partons en TDM en couple fin juillet)…
En tout cas, bonne route et continue à laisser courir ta plume au fil de la route.
http://www.pack2life.com