Visa MalgacheS’envoler en fin de journée pour un vol de nuit c’est l’assurance, quel que soit le temps au sol (il pleuvait des cordes à Paris), d’un long coucher de soleil orangé digne de poésie … et cela rend le départ encore plus planant qu’il n’est déjà. Un mauvais sommeil aérien, nimbé dans ce rêve cotonneux déconnecté, laisse juste le temps de ne pas se souvenir du pourquoi du comment avant de se retrouver comme parachuté à tendre son passeport à quatre officiels tamponneurs.

Ça sent le poisson séché. Sur la route dantesque qui traverse Tananarive à l’heure de pointe il y a des zébus, des rizières dans lesquelles pataugent des hommes, des femmes qui dépilent des briques ocres de leurs têtes pour les stocker en mur, des enfants minuscules avec des charges de bois énormes, des 4L et des 2 chevaux taxis beige, mais aucun feu de signalisation, des marchés apparemment sans fin…Encore en plein déséquilibre (foutue oreille interne), tout cela semble habituel, quotidien, connu malgré le dépaysement, comme si cette terre des premiers pas était inoubliable.


In flight

Flying in the late afternoon for an overnight flight is the insurance, regardless of the weather on the ground (it was heavily raining in Paris), of a long orange sunset worthy of poetry … and this makes leaving more than is already hovering. Poor aerial sleep suffused in an offline cottony dream, just not enough time to remember the why and how, before getting like dropped for give the passport to four official stampers.

It smells like dried fish. On the Dantean road that crosses Antanarivo at the rush hour, there are zebus, paddy fields in which men wade, women unstacking ocher bricks from their heads to a store wall, tiny children with loads of wood huge, beige 4L and 2 horses taxis, but no traffic lights, markets seemingly endless … Still in full balance (damned inner ear), all seems normal, everyday, known scenery despite the disorientation, as if the earth of first steps was unforgettable.