Une idée édulcorée des ricochets que fait l’aspirant globe-trotter avant de s’envoler (en simultané, en séquentiel, dans l’ordre ou le désordre).
L’euphorie : C’est l’été en hiver; tout d’un coup la planète est une marelle gagnante et ça va être un chemin semé de roses d’aller jusqu’au ciel (voir au paradis) à cloche-pied, la télé-transportation est acquise, être au monde n’a jamais été aussi charnel, la liberté est une jubilation gratuite…
L’inquiétude : Vouloir retrouver une fantasmagorie au fond d’un kaléidoscope c’est juste insensé. La montagne est venue jusqu’à l’idéaliste et il faut la grimper maintenant (et ventrebleu qu’elle est haute): la crainte que la liste d’hypothèses loufoques mal emballe de fragiles audaces est poisseuse et il y a trop de réponses plurielles à des questions superflues.
La solitude (du coureur de fond) : Pas de Vendredi au supposé pays de cocagne du demain ailleurs; dans le temps, désaccordé, auto-infligé pour donner corps à son ambition de l’autre part, on se sent en quarantaine sans même arriver à être contagieux, une « bande de jeunes à soi tout seul » entrain de monter un one (wo)man show dans son coin.
L’incrédulité : L’horizon se défile. C’est encore loin si près, intangible; c’est être l’impatient enfant « Quand est-ce qu’on arrive? » qui se voit répondre 25 fois « bientôt » …et qui, mi-confiant mi-désespéré, finit par s’endormir 5 minutes avant l’arrivée.
Le détachement : Vogue la galère et advienne que pourra. Un passeport et l’assurance que le monde ne s’arrêtera pas de tourner suffiront bien à régler les méga problèmes de privilégiés dans lesquels on se jette joyeusement à cœur perdu.
En résumé: en préparant un voyage au long cours on est à coté de ses pompes, sidéré, singulier, indestructible, largué… et heureux.
Five stages of move away
A tone down idea of watered rebounds made (simultaneously, sequentially, in the order or disorder) by the aspiring globetrotter before flying.*
Euphoria: It’s summer in winter, suddenly the world is a winning hopscotch and it will be a path strewn with roses go to up to the sky (see heaven) hopping, teletransportation is acquired, being in the world has never been so carnal, freedom is a free jubilation …
Concern: Trying to find a phantasmagoria at the bottom of a kaleidoscope is just insane. The mountain came up to the idealist and he must climb it now (and gad that it is high): the fear that the list of absurd hypotheses badly packs fragile boldnesses is tacky and there are too many plural answers to unnecessary questions.
Loneliness (of the Long Distance Runner) : No Friday in the supposed land of plenty of tomorrow somewhere else, in the time, self-inflicted to to give body to his ambition of the other hand, you feel in quarantine without happen to be contagious, a « youth band by itself » mounting a spirited one (wo) man show in his corner.
Unbelief: The horizon slips out, it is still far so close, intangible, it is to be the impatient child, « When do we arrive? » who is answered 25 times « soon »… and who, mid-confident half-despairing, falls asleep 5 minutes before arrival.
Detachment: Come what may. A passport and the assurance that the world will not stop turning well will be enough well to settle mega problems of privileged into which they throw happily in lost heart.
In summary: by preparing a long-term journey we are next to our shoes, flabbergasted, singular, indestructible, dropped … and happy.
