CambodgeLa seule frontière terrestre Lao-Cambodgienne se résume à deux barrières à guérite rançonnant chacune 2 dollars pour tamponner le passeport du migrant, et entre lesquelles une préposée sanitaire prend la température de chaque nouvel entrant. A partir de là, la route est longue et toute plate jusqu’à Siem Reap, et à chaque village son bureau du Cambodian people’s party dûment annoncé sur fond bleu.

La ville a, de part et autre de la rivière du même nom, une rive droite touristique – ancien quartier français (restaurants à l’européenne, rues de la soif, marché nocturne alimentaire mais aussi très souvenirs et artisanat local, jardins royaux un peu plus loin,…), une rive gauche (« vitrines » de mannequins de plastiques défigurés cramant sur des trottoirs défoncés, vendeurs d’essence au litre conditionné dans des bouteilles de J&B, ….) et une avenue Charles De Gaulle menant tout droit à l’entrée du complexe des temples d’Angkor.

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Le site est ultra calibré pour les milliers de visiteurs qui l’envahissent en hordes dès 6 heures du matin  (la lumière du point du jour rehaussant la pompe des édifices), presque trop élagué, léché (quoi-qu’à la cambodgienne), même si on a presque le droit d’escalader toutes les pierres. C’est immensurable, ce n’est ni vraiment beau, ni totalement inélégant, c’est à la fois spectaculaire, plein d’escaliers conçus pour des titans, incongru et monotone (pour qui n’est féru ni de cosmogonie bouddhiste, ni d’urbanisme khmer). La cité du temps jadis n’est pas perceptible et, censée être dense et impénétrable, la supposée jungle alentours est très jugulée. C’est un jeu de piste que d’essayer de se perdre, que de trouver un angle inattendu (pompon s’il n’y a pas un touriste en goguette dans le cadre).

Ça ne donne qu’envie d’avoir été archéologue ou – foin de modestie ! – Malraux lorsque la voie était royale !.
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