Même pour qui lézarder n’est pas au programme, la plage de Ramena (le « a » final ne se prononce pas) est un passage obligé de tout transit à Diégo Suarez. Au bout d’environ 20 kilomètres de la route qui longe la ronde baie des français – rizières, mangrove, marais salant, baobabs rouges, pain de sucre (symbole de l’office régional du tourisme)  et un chemin de procession de quatorze croix qui se perd dans la montagne des Français –  et qui est aussi magnifique que forée d’ornières dignes d’une pluie de météorites, l’arrivée sur le sable désert fait mal aux yeux tant les contrastes sont prodigieux.

DiegoSuarez_Ramena

Il n’y a rien à faire à part admirer, longer le rivage les pieds dans l’eau en évitant les longues amarres des barques échouées, assister au retour des pêcheurs (tri du poisson par les femmes, vente à la proue, transport des caisses destinées aux restaurants), se faire éventuellement masser, taquiner les lémuriens pas sauvages qui s’ébattent dans les charpentes des gargotes, plonger dans l’eau à température ambiante pour éviter les conversations  –le prix des terrains alentours, les problèmes de prostitution/pédophilie (très réels) locaux, …– des tenanciers vazahas désabusés et passablement cuits, cuistres et outrecuidants dès le début de l’après-midi, … et mine de rien ça rempli une journée.

DiegoSuarez_Ramena_2