Les tours de monde des autres, pour qui s’apprête à faire le sien rien qu’à soi, c’est comme les antédiluviennes soirées diapos de vacances où, enfermé dans un noir ronronnant, il fallait s’extasier devant des clichés de souvenirs domestiques qui n’avaient d’intérêt que pour leurs auteurs (majoritairement mauvais photographes).
Toute anecdote tombe à plat vu qu’on y était pas, et, puisqu’on y est pas (encore) allé, l’essentiel (censé être vu avec le cœur) -?- se dissimule sous de surabondantes immortalisations allégoriques. Toutes les merveilles vibrantes, contées pourtant par chaque pionnier avec un lyrisme habité, ressemblent à des poncifs éculés qui donnent juste envie que le protagoniste reparte sur le champs pérorer ses fables à d’autres Zoreilles plutôt que de déflorer la rose des vents.
Les ceux qui ont déjà fait des voyages au long cours c’est quand même les seuls avec qui parler du sien à venir; ils ne se récrient pas d’un effarouché « mais t’as pas peur!? », ils augurent, même s’ils s’abstiennent consciencieusement d’en mentionner les prosaïsmes, du comment ça va être, à tous les sens des termes, curieux et terrible à la fois.
When a world traveler meets a globetrotter …
The around the world of the others, for whom gets ready to make his own for nothing than to him, it is like old-fashioned holidays slideshows evenings where, locked into a purring black, it had to go into raptures in front of domestic clichés memories which had interest only for their authors (mainly bad photographers).
Any story have no relief for who were not there, and, since we are not (yet) gone, anything essential (supposed to be clearly seen only with the heart)-? – hides itself under overabundant allegorical immortalisations. All the vibrant wonders, even narrated by each pioneer with an inhabited lyricism, look like hackneyed commonplaces which just give envy the protagonist leaves over right away to spout off his gossips in others ears rather than spoil the lands.
Those who have already made the world tour are whoever the only ones with whom to speak about its to come; they do not cry out with a coy « but are you not afraid!? », they portend, even if they refrain conscientiously from mentioning the mundanenesses, how that will going to be, in all the meaning of the terms, curious and terrible at the same time.
Je suis très partagé quand à ton article. Je pense le contraire de ta première partie et la même chose que toi concernant la dernière.
Je m’explique… J’ai eu maintes occasions de discuter avec de voyageurs aguerris, et même si bien sûr on ne peut pas ressentir ce qu’ils ont eux ressentis sur place, il n’en reste pas moins que la ferveur du discours et le contenu des anecdotes force le respect et l’écoute.
Je ne peux absolument pas rivaliser avec leurs tranches de vie et bien évidemment je les jalouse, mais force est de reconnaître que toute expérience est bonne à prendre, même si ce n’est pas la sienne.
Au cours de la conversation vont forcément se glisser quelques éléments utiles pour son propre voyage à venir.
Discuter avec un baroudeur, oui c’est frustrant, mais c’est plus motivant encore.
En fait j’adore écouter les récits des autres (surtout qu’en général ils sont passionnants et forcent l’admiration) mais c’est souvent un peu comme de regarder une guerre à l’autre bout du monde à la télé: le ressenti n’est que celui d’un spectateur totalement hors contexte, les lieux, les évènements, les odeurs, n’ont pas de matérialité … et c’est bien pour donner corps à ces visions, pour arrêter de seulement imaginer, qu’à mon tour je pars…
Là on se rejoint 🙂
Tu oublies la sempiternelle phrase. Celle qui me met hors de moi.
« Mais quelle chance tu as ! »
C’est vrai que celle-là revient souvent. Avec dans le tas « Tu as braqué une banque ? », « Tout seul, tout seul ? », « Mais tu vas faire quoi à ton retour ? » …
@Gwendal: Nous en avions déjà discuté suite à un précédent billet… (cf. ici), mais c’est toujours d’actualité !
@Guillaume: je crois que je vais faire une liste des phrases récurrentes (j’aime beaucoup le « Tout seul, tout seul? » qui me rappelle la remarque « mais il est noir, noir ? » suite à l’annonce d’un nouvel amour)
Mais attends… tu pars toute seule 🙂 ? Pff… Eh bien faut pas avoir peur et tu en as de la chance! Très jolie plume! Keep going et bon voyage.
Oui je suis une tarée vernie complètement inconsciente 🙂
Hola Hedilya !
depuis notre rencontre a San Pedro de Atacama
un endroit sublime ! ton périple continu, le mien c’est interrompu
je suis de retour dans ma » chère Charente »
j’avais bien mis un morceau de soleil dans mon sac mais c’est pas
suffisant !
il me reste l’hiver pour préparer le prochain voyage
au soleil ça va de soi !
bonne continuation !
Edmond
On voyage on voyage et la gloire n’est pas le titre , c »est plutot autre chose -)) bon voyage