Népal Kathmandou ThamelIl y a des villes dont rien que le nom annonce un mythe et qui se referment sur leur légende : le quartier Thamel de Katmandou aligne, avec régularité et en rang serrée, un bar, un pashmina shop, une agence de voyage et tient, à la népalaise (trottoirs en moins), de l’arrondissement parisien bobo; cette espèce engorgée d’ersatz de power flower reconstitué où même l’ambiance semble factice est sans intérêts majeurs autres que le shopping compulsif de pacotilles.

Les quartiers limitrophes, eux, exposent des temples à chaque coin de rues étriquées à jolies façades en bois, des chapelets de drapeaux de prières égayants, des feux sacrés auxquels les pratiquants allument des flambeaux, des estaminets quasi troglodytes… une vie autochtone.

Avoir préféré le zoo Jawalakhel de Patan au Durbar Square de Bhaktapur et aux nombreux temples et palais hindous et boudhistes (quelquefois les lieux saints sont saturants et les yeux du bouddha sont déjà partout, orwelliens, dans la ville) est un choix assumé et heureux : ici pas de rabatteurs, l’ambiance familiale est a la flânerie, les scolaires s’ébaubissent devant les rhinocéros, les tigres du Bengale se prélassent, les couples canotent sur le lac…

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L’immense Katmandou d’aujourd’hui, résultat d’un conglomérat de zones urbaines (Patan, Kirtipur, Thimi, Bhaktapur, …), reste une grosse ville administrative terne, congestionnée, tapageuse, emberlificotée, dont les réminiscences imaginaires ne sont que chimères. Les slogans politiques s’écrivent en rouge sur ses murs et le sanskrit les rends encore plus vindicatifs. Elle recèle pourtant, comme si elle voulait les soustraire au vulgaire, des charmes et surprises escamotés qu’il faut découvrir au hasard de virées tant diurnes que nocturnes.

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