Tokyo Vue De La Shinjuku Park Tower

Plan de la vue de la Shinjuku Park Tower

Pour un(e) citadin(e), Tokyo n’a au premier abord rien de vraiment déboussolant pour peu qu’on se souvienne de ne pas y fumer dans la rue hors des zones prévues à cet effet. L’aéroport de Narita fonctionne comme tout les aéroports internationaux du monde, les transports jusqu’aux différents quartiers de la ville sont clairement indiqués, le plan de métro est aussi intelligible que celui de Londres et les kanjis c’est joli, les taxis sont hors de prix mais les chauffeurs conduisent en gants blancs.

Du coté est, commercial, de Shinjuku, les enseignes colossales flashent le quartier à tous les étages, des bonimenteurs ânonnent sans respirer des litanies publicitaires monocordes et vous bombardent de réclames; de jour comme de nuit tout bat, clignote, scande. A l’ouverture automatique de leurs portes, les salles de pachinko vomissent le boucan infernal de leurs machines cliquetantes au milieu de la rue.

À l’ouest, coté affaires, plus calme, plus austère, d’en bas les tours donnent le torticolis et du sommet le tournis : au New York Bar lounge (fumeur – excellente cave à cigares) niché au 52 et dernier étage de la Shinjuku Park Tower, le soir, c’est évident de se prendre pour plus que le roi du monde et la nuit pour le maître de l’univers.

Tokyo Roppongi - Maman Louise BourgeoisTokyo MontFuji

Parce qu’à Tokyo le plus désorientant c’est que tout se passe dans les étages. Cette ville est verticale, les adresses introuvables s’empilent, les enseignes se superposent, les ascenseurs décollent, les boutiques n’ont pas de pas de porte, les sous-sols dissimulent des officines, les pagodes amoncellent leurs niveaux, l’écriture traditionnelle dispose les idéogrammes de haut en bas et les filles louvoient de guingois, pieds et genoux en dedans, juchées sur talons aiguilles. Au visiteur immergé, forcément le nez en l’air, dans une foule souvent compacte et pressée, il manque un périscope rotatif grand angle (ou des échasses télescopique) pour s’y retrouver dans les strates de signalétiques, néons et écrans lumineux censés indiquer la topographie des lieux et commerces.

Et comme si les perpendiculaires n’était pas assez perturbantes, les plans de quartiers ne sont pas orienté Nord mais en fonction de leur position… et c’est définitivement désaxant.

Toutes ces échelles et perspectives azimutées, ce mille-feuilles, demandent un peu de temps pour prendre la mesure d’un monde décidément parallèle et de toutes ses dimensions étendues et supplémentaires… être gaijin à Tokyo, c’est d’abord s’initier à un nouvel agencement de l’espace.

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