Deux heures à poireauter, de nuit, dans la cour des miracles qu’est la gare de Varanasi, six heures de train, une heure à attendre dans la boue de Gorakhpur que la jeep collective en direction du poste frontière de Sunauli veuille bien se remplir pour partir, et enfin, quatre heures plus tard, sous le regard de compassion de bouddha, entrer gaillardement au Népal à pied. Dès vingt kilomètres parcourus, à une multitude de détails (état des routes, densité des architectures, propreté des bas-cotés, …), l’Inde est bien derrière soi.
Ce pays évoque les sommets de l’Annapurna et de l’Everest, des images de sherpas burinés, et des histoires de hippies, mais rarement un contexte et d’autres paysages; sans rien en attendre de précis c’est pourtant encore différent.
Au delà d’un petit relief de collines luxuriantes et grasses, le Chitwan National Park promet calme et liberté sauvage avec les Himalayas en toile de fond, une jungle subtropicale, des pachydermes, des rhinocéros et crocodiles… et il tient tout ses engagements. C’est sensuel de marcher sous une végétation excessive, exubérante et lourde des pluies qui l’avive, c’est voluptueux de glisser en canoë à fleur d’eau d’une rivière offerte, c’est relaxant de balancer sur un palanquin arrimé à dos d’éléphant pour pénétrer cette frondaison opulente, c’est suprasensible d’être silencieusement partout à l’écoute des bruissements d’une nature préservée, c’est enchanteur, après 20 minutes d’observation muette d’un rhinocéros plongé au milieu des jacinthes d’eau, que d’assister à sa sortie de bain… et c’est extravagant que de se faire doucher, tel un Tintin, par la trompe d’une éléphante ravie de patauger dans un affluent.
La minorité Tharu qui a élu domicile dans ce Teraï fertile est souriante et, ne seraient-ce les nombreux « lodges » (tous vides en ce début de mousson) et la flopée de drapeaux communistes due au passage récent d’un leader maoïste, Sauhara, coté village, est indigène, rural, agraire (c’est la saison du repiquage du riz de 3 mois), … quasi pittoresque.
Il n’y a pas la mer, mais ça me tenterai bien comme région. C’est l’ambiance que tu décris surtout qui est tentante.
Pour la mer, dans une zone tout aussi tentante et sereine, il va falloir attendre le récit de mon passage aux îles (indiennes) d’Adaman et Nicobar (quoique j’en ai déjà parlé sur « Allo la planète » – à écouter: ici)
Bonjour
Quel type d’objectif photo faut il pour ce parc ? Merci beaucoup.
Laurent
Je ne suis pas photographe donc aucune idée. Ce n’est pas un parc au sens safari du terme, plutot une zone protégée/préservée. Appercevoir les animaux sauvages du coin relève du hazard, donc prévoir un zoom conséquent au cas où. Mais les paysages, la jungle et les oiseaux sont vraiement magnifiques.