Passer sans prévenir de l’euphorie la plus téméraire (je pars demain) à des affres existentiels à fond percé(s) (qu’est ce qui, littéralement, m’a pris) est d’autant plus exténuant qu’inexprimable à ceux pusillanimes qui se récrient (« Tu as de la chance », « Tu es dingue », …)
Toute ébauche de réflexion sensée est altérée par ces sautes d’humeur aléatoires. Cette espèce bénigne de schizophrénie, repue d’adrenaline et de bêta-bloquant, exite les torpeurs, inhibe les frénésies, abandonne une créature atone, massacre la genèse du voyage. Porter ce projet est aussi déstabilisant qu’attendre un enfant pour une femme enceinte.
Les écoles de plongée enseignent que maîtriser la 3ème dimension au poumon ballast, réguler son équilibre et prévenir l’essoufflement sont le credo du plaisir. Changer d’air est une intention qui s’apprivoise avant que d’aller ailleurs respirer à nouveau sans effort.
S’accoutumer à ses propres égarements est la condition sine qua non d’un bon départ.
Up and down
Pass without preventing from the most reckless euphoria (I leave tomorrow) to existential anguish thoroughly drilled (what literally took me) is even more grueling because it’s inexpressible to those faint hearted who exclaim (« You’re lucky », « You’re crazy », …)
Any sensible discussion draft is affected by these random mood swings. This species of benign schizophrenia satiated with adrenaline and beta-blocker, exites the torpor, inhibits frenzies, abandons a sluggish creature, mangles the genesis of the trip. Carrying this project is also destabilizing that waiting a child for a pregnant woman.
Diving schools teach that controle the 3rd dimension using lung-ballast, regulate its balance and prevent breathlessness is the creed of pleasure. Change of air is an intention which need to be tamed before going elsewhere to breathe again without effort.
Become accustomed to its own aberrations is the sine qua non of a good start.